87,5% des ménages camerounais ne peuvent pas accéder à un logement sans le soutien de l’Etat. C’est ce qu’a révélé une étude réalisée par l’Institut National de la Statistique (INS) entre 2016 et 2018. Pourtant, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) a été fixé à 43.969 francs CFA, pour les agents de l’Etat relevant du Code du Travail, par un décret du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, rendu public, le 23 février 2024.
C’est dans ce contexte que des nouvelles conditions d’accès aux logements sociaux ont été fixées, le 20 septembre 2024 à Yaoundé, dans un document signé des ministres de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès et celui des Finances, Louis Paul Motaze. De ce document, l’on apprend que le plafond des revenus pour l’accès aux logements sociaux pour la location est de 350 000 FCFA par mois et 500 000 FCFA pour la cession. Egalement, pour bénéficier d’un logement social, la personne concernée ne doit pas avoir de patrimoine immobilier en zone urbaine à la date d’acquisition. Ces critères d’attribution intègrent aussi de la taille de la famille. Tour comme, il est interdit à tout acquéreur de vendre son logement avant l’expiration d’une période minimale d’occupation de 10 ans.
Priorité aux personnes vulnérables
Selon ce document, les logements sociaux doivent être attribués prioritairement aux personnes vulnérables, avec l’appui de l’État. Notamment, les personnes en situation de handicap ; les victimes des catastrophes naturelles ou d’accidents ; les femmes en détresse ; les étudiants ; les jeunes de moins de 35 ans ; les occupants des lieux antérieurs ayant été expropriés à la suite de la réalisation du projet d’habitat social, entre autres. Cette initiative s’inscrit dans le Programme gouvernemental de construction de 10.000 logements sociaux et d’aménagement de 50.000 parcelles constructibles.
Déficit de 2,5 millions de logements au Cameroun
Le Cameroun est confronté à un déficit de 2,5 millions de logements. Une situation exacerbée par l’expansion démographique, la pauvreté et le chômage. En 2010, le gouvernement a lancé un programme ambitieux visant à construire 10 000 logements pour améliorer l’accès à un habitat décent. Le projet est prévu s’exécuter dans les dix capitales régionales (4.500 logements à Yaoundé et Douala, 50 logements par ville pour les 8 autres chefs-lieux de région), selon le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain.
Une étude réalisée par l’INS entre 2016 et 2018 avait révélé que 87,5% des ménages camerounais ne peuvent pas accéder à un logement sans le soutien de l’État. Cette étude a mis en lumière la difficulté pour les ménages aux revenus modestes de financer un logement sur fonds propres. Pour obtenir un prêt bancaire oscillant entre 19 et 25 millions FCFA, il est nécessaire d’avoir un revenu mensuel d’au moins 376 000 FCFA, un seuil largement inaccessible pour la majorité. Ainsi, les coûts prohibitifs des logements, et les retards dans les livraisons des chantiers, constituent des obstacles majeurs pour les ménages à faibles revenus.