Au petit matin de ce jeudi 28 novembre, au quatrième jour de la campagne sanitaire initiée par l’Hôpital militaire, Région N°2 à Douala qui a reçu tout récemment un don de matériel médical de Prometal Groupe, des patients dont certains ignorent la nature de leur maladie, se sont rués dans l’enceinte de cet hôpital situé au quartier Bonanjo, dans la ville de Douala. Massés sous des tentes érigées pour la circonstance, ils écoutent attentivement la lecture des noms par un agent engagé dans la campagne qu’organise, depuis le lundi 25 novembre, cette formation hospitalière très sollicitée au regard de la forte réputation qu’elle a acquise, ces dernières années.
Chacun attend impatiemment son tour pour se faire enregistrer, étape préalable pour bénéficier d’une consultation gratuite. Une fois cette étape d’enregistrement franchie, les patients se dirigent ensuite vers un autre poste pour la prise de leurs paramètres avant l’étape de consultations proprement dite, en vue de diagnostiquer d’éventuelles pathologies, dont certains en souffrent sans le savoir.
A l’entrée du site aménagé pour la campagne de consultations gratuites, qui a débuté, il y a quatre jours et se clôture ce vendredi 29 novembre, une femme distribue des numéros inscrits sur un bout de papier cartonné. Les patients munis de coupons de carton vont s’asseoir sur des bancs disposés en plusieurs rangées. Après l’enregistrement, la prise de paramètres et le diagnostic, le patient se dirige dans une salle. C’est ici que le patient se voit référer vers un médecin généraliste ou un médecin spécialiste, selon le cas de maladie diagnostiqué. Les opérations se déroulent depuis lundi sous la supervision de Colonel médecin, Koki Godefroy, Médecin chef de l’Hôpital militaire, Région N°2.
Alors que la mi-journée pointe, le service de la distribution des numéros est déjà en fin de ses prestations, pour cette journée de la campagne. Pour autant, ce n’est pas l’affluence qui a manqué depuis le matin.
Quand on veut avoir la chance d’être reçu, il faut arriver très tôt,
nous prévient un jeune homme enrôlé dans la campagne.
Il nous explique ensuite le cheminement du patient de l’accueil jusqu’à sa mise à la disposition d’un médecin généraliste ou spécialiste.
Renforcer le lien Armée-Nation
A cette heure, une femme âgée se dirige vers la sortie du site. Elle se déplace péniblement à l’aide d’une béquille, non sans s’appuyer contre sa fille, une presque quarantenaire qui la tient par la taille. La patiente âgée ne peut plus être reçue. Elle attendait pourtant d’être reçue ce jour par un médecin spécialiste. Ce sera le lendemain, vendredi, dernier jour de la campagne. A moins qu’une forte affluence impose un décalage de la clôture de la campagne pour lundi, nous prévient un agent.
La campagne organisée pour le compte du second semestre de l’année 2024 s’inscrit dans le cadre du renforcement du lien Armée-Nation. Un concept cher aux forces de défense camerounaises, ces dernières années. Albertine, une femme proche de la quarantaine, s’est soumise à toutes les démarches. Dans le couloir d’un pavillon interne, abritant entre autres le Secrétariat général de l’hôpital, elle attend avec son enfant de deux ans et cinq mois que le médecin spécialiste les reçoive.
Mon enfant a les testicules enflés depuis deux mois. En ce qui me concerne, je souffre de nerfs sciatiques auxquels s’ajoute l’arthrose,
nous confie la patiente, en touchant sa cuisse pour nous indiquer l’épicentre de sa douleur.
Elle s’est rendue dans d’autres hôpitaux pour sa maladie. Albertine estime cependant ne rien perdre à observer la même démarche à l’occasion de la présente campagne. Les spécialités concernées sont l’ophtalmologie ; l’anesthésie-réanimation ; la gastroentérologie ; l’oncologie ; la radiologie ; la dermatologie ; l’urologie et la biologie. Seules les consultations sont gratuites. En revanche, les examens médicaux, les soins et les traitements sont à la charge de chaque patient. Leurs coûts sont réduits de moitié, nous informe le ministère de la Défense.