Il y a encore des insuffisances dans le système de santé camerounais, notamment en matière d’accès aux soins pour les populations vulnérables. Le constat a une fois de plus été fait, le 18 novembre 2024 à Yaoundé, à l’occasion du premier Forum national sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire. Cet événement qui a réuni plus de 1300 participants, dont des experts en santé, des responsables politiques et des leaders communautaires, avait pour objectif principal de poser les bases d’une réforme durable, qui intègre une vision communautaire de la santé et favorise un accès équitable aux soins primaires.
Et parmi les axes d’amélioration en soins de santé primaires proposés, il y a l’intégration des collectivités territoriales décentralisées dans la gestion sanitaire, la modernisation des centres de santé et la création de mécanismes de financement innovants pour pérenniser les programmes communautaires. Des ateliers spécialisés étaient à cette occasion organisés pour identifier les actions prioritaires, notamment en matière de prévention, de gestion des épidémies et de suivi médical.
Pour le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie,
l’institutionnalisation de la santé communautaire est une solution clé pour réduire les disparités sanitaires et améliorer la résilience des populations face aux crises.
Il est impératif de former davantage d’agents de santé et de renforcer leur présence dans les zones reculées.
Selon les données disponibles au ministère de la Santé publique, environ 40% des Camerounais, surtout dans les zones rurales, ne disposent pas de structures sanitaires accessibles. Le manque d’agents de santé communautaire et la faiblesse des infrastructures aggravent cette situation. Selon le Minsanté, ces lacunes sont dues à une faible décentralisation et à une allocation inefficiente des ressources.
Intégrer la santé communautaire à la CSU
L’institutionnalisation de la santé communautaire s’inscrit dans la vision plus large de la couverture santé universelle (CSU). Il s’agit de mettre en place un cadre légal et organisationnel pour garantir à chaque Camerounais un accès abordable aux soins. L’accent est mis sur une gouvernance participative, une mobilisation accrue des ressources locales et internationales, ainsi que sur une meilleure coordination des programmes de santé.
Le premier forum sur les soins de santé primaires pourrait marquer un tournant pour le Cameroun dans sa quête d’un système de santé inclusif et efficient. Les recommandations issues des travaux devront servir de leviers pour transformer la santé communautaire en un pilier central de la politique nationale.