À Rabat, dans le quartier universitaire de Madinat Al-Irfane, le désarroi des étudiants camerounais est palpable. Plusieurs d’entre eux n’ont toujours pas reçu leur bourse. La hausse des prix n’a fait qu’aggraver leur situation. Jeudi 9 mai 2024, apprend-on de certains confrères, des étudiants camerounais au Maroc relevant de la bourse de l’Enseignement supérieur ont protesté devant l’ambassade du Cameroun. Ces boursiers dénoncent leurs conditions de vie de plus en plus difficiles.
Actuellement, nous vivons dans des conditions très difficiles, et nous ne parvenons pas à régler nos factures de logement pour certains, car nos familles sont obligées de nous soutenir financièrement pour certains, mais ils sont à bout de souffle, car ils n’en peuvent plus,
confie un étudiant sur les réseaux sociaux.
Pourtant, ces étudiants ont bénéficié d’une bourse de coopération entre le Cameroun et le Maroc. Cependant, des années après leur arrivée au Maroc, le Cameroun n’a toujours pas payé sa cote part : les frais de pension. Après plusieurs lettres adressées au ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), le Pr Jacques Fame Ndongo, ils disent n’avoir pas encore reçu de réponse. Les étudiants ont alors choisi la méthode forte pour réclamer le paiement intégral de leurs bourses : manifester pour attirer l’attention sur leur situation.
Les assurances du ministère de l’Enseignement supérieur
Le ministère camerounais de l’Enseignement supérieur, bien informé de la situation, apporte des explications, et surtout, des assurances pour une résolution urgente de la crise, qui selon les boursiers, n’est pas récente.
Le ministre d’État ne peut pas réagir efficacement, car il faut obtenir les virements des fonds du ministère des Finances (Minfi) vers la paierie du Cameroun à Rabat. Ce n’est pas toujours facile avec la rareté des décaissements au Minfi du fait de la morosité ambiante,
éclaire le Pr Jean Paul Mbia, Conseiller technique numéro 1 au Minesup.
Mais,
la revendication estudiantine est fondée,
reconnaît-il.
Au Minesup, on est plus que rassurant. Le dossier semble-t-il, est suivi de près au cabinet du ministre des Finances par la directrice de l’Assistance et des Œuvres universitaires au ministère de l’Enseignement Supérieur, Theresia Wannah Litumbe, apprend-on de nos confrères de Camer Press.
Le ministère des Finances fera incessamment, selon les disponibilités financières, un virement de fonds vers la paierie de l’Ambassade du Cameroun à Rabat au Maroc, pays ami du Cameroun avec lequel nous avons un accord fructueux de Coopération,
rassure le Pr Jean Paul Mbia.
On se retrouve donc dans une situation où, les étudiants camerounais au Maroc, sont obligés de faire du forcing pour obtenir leur dû. Ils remplissent pourtant leur part du contrat qu’ils ont avec l’État du Cameroun. Ils étudient, valident leurs modules et sont parmi les meilleurs de leurs promotions.
L’on rappelle que ce problème ne date pas d’aujourd’hui. L’année dernière, en mars, c’est le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle qui était leur cible. L’ambassadeur du Cameroun au Maroc, Mohamadou Youssoufou avait adressé une correspondance à Issa Tchiroma Bakary, le 13 mars 2023, lui demandant de débloquer en urgence les fonds pour la résolution du problème. Des fonds nécessaires au paiement effectif des arriérés de bourse. Les étudiants avaient entamé un sit-in devant l’ambassade du Cameroun à Rabat au Maroc. Ils réclamaient un an et quatre mois d’arriérés de bourse.