Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 12 500 personnes sont décédées au Cameroun en 2022 des suites du paludisme. Un chiffre contesté par le ministre en charge de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, qui selon lui, serait autour de 4000 morts. Il demeure que le pays de Paul Biya fait face à un défi majeur pour financer son 6e Plan stratégique national de lutte contre le paludisme pour la période 2024-2028.
Selon le ministère de la Santé publique, un montant de 336,95 milliards de FCFA est nécessaire pour mener à bien les interventions prévues. En avril 2024, seuls 149,98 milliards de FCFA avaient été mobilisés, laissant un déficit financier de plus de 186 milliards de FCFA, soit 55% des besoins totaux. C’est ainsi que le Cameroun a fait un appel de fonds aux partenaires étrangers pour résoudre cet épineux problème de santé publique. Le projet SEMBE II est un accord coopératif de 45 millions dollars (soit 27,43 milliards de Fcfa) pour une durée de cinq ans (1er mars 2024 au 29 février 2029), financé par USAID.
L’initiative du président Etats-Unis contre le paludisme (PMI), par l’intermédiaire de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), fournit une assistance financière et technique essentielle qui permet au gouvernement du Cameroun de déployer des interventions vitales qui ont fait leurs preuves dans la lutte contre le paludisme. Le PMI est une source de financement essentielle pour les moustiquaires imprégnées d’insecticide, le diagnostic et le traitement du paludisme, et la chimio prévention du paludisme saisonnier, entre autres. Par exemple, le PMI aide à former les agents de santé communautaire, à renforcer les chaînes d’approvisionnement, à améliorer le suivi des données et à renforcer les politiques de santé.
Le budget de PMI Cameroun pour l’année fiscale 2022 s’élevait à 23,5 millions de dollars. Les investissements du PMI soutiennent et s’appuient sur ceux réalisés par le gouvernement du Cameroun, en coordination avec les autres parties prenantes. Le projet SEMBE II est mis en œuvre par le consortium dirigé par JPIEGO, avec Reach Out Cameroon (ROC), le Centre de recherche sur les maladies infectieuses (CRID), Pentecostal Advocates for Socio –Economic developement (Penased), et le e-Health Africa commensous –bénéficiaires.
Taux inacceptable de mortalité
Répondant aux questions de journalistes à la fin des travaux, le Dr Manaouda Malachie a apporté quelques éclairages :
Je voudrais préciser que nous lançons ce jour, pour le compte de la région du Nord, le projet SEMBE II. Il arrive après SEMBE I qui a été lancé dans la région de l’Extrême-Nord. SEMBE II s’inscrit dans la progression des structures qui ont déjà travaillé pour le compte de ces régions, commises par le gouvernement des Etats-Unis depuis 2017. Je crois qu’ici, il faudra attendre une remobilisation derrière la lutte contre le paludisme dans notre pays, une motivation supplémentaire à travers les agences de santé communautaires, polyvalentes à aller toucher le dernier des populations de la région du Nord, afin qu’il soit sensibilisé d’abord sur comment utiliser sa moustiquaire, etc.,
a-t-il précisé.
Et,
c’est davantage aussi le renforcement de notre dispositif sanitaire au niveau local. C’est pour cette raison que tous les acteurs : les services régionaux de la santé, les services déconcentrés des autres départements ministériels, les Collectivités territoriales décentralisées avec la région, la commune et les populations vont s’unir pour parler le même langage pour éliminer le paludisme à l’horizon 20-30,
a ajouté le Minsanté.
De l’avis de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun :
le projet SEMBE II est important pour les Etats-Unis, parce qu’il va aider à baisser le taux inacceptable de mortalité du paludisme que les populations de la région expérimentent depuis. Il est important de continuer la lutte que nous avons commencé en 2017 et que nous avons accentuée avec Sembe I lancé en mars. Avec Sembe II et à travers nos partenaires nationaux et internationaux, nous allons essayer de changer le comportement des gens pour qu’ils utilisent correctement les moustiquaires, par exemple. Et, que le niveau de paludisme baisse chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, qui sont les populations les plus affectées par cette maladie,
a-t-il tenu à préciser.