Le mois de décembre au Centre d’accueil des déplacés du NOSO se caractérise généralement par un regain d’intérêt pour les actions de bienfaisance en faveur des plus démunis et autres personnes défavorisées pris en charge par cet orphelinat situé au quartier Makèpè-Missokè, dans le 5ème arrondissement de Douala. Durant la période des fêtes de la fin d’année 2024, les donateurs n’ont pas dérogé à la règle. Surtout dans un contexte national où explose chaque jour le nombre de personnes déplacées et sans abris, victimes collatérales de la crise sécuritaire dans les deux régions anglophones du Cameroun que sont le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO).
Depuis la veille de la Nativité, ce centre qui offre la protection sociale à quelque 217 rescapés des conflits en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a vu se succéder des donateurs. Le fondateur dudit centre d’accueil, Chief Dr Joseph Mofor, par ailleurs président national de l’Association des droits et devoirs des citoyens (Addec), n’a pas été de tout repos. Pendant que nous y sommes, entre le 21 et le 24 décembre et même au-delà, il ne s’écoule pas une heure sans que son téléphone portable ne crépite. Au bout de la ligne, un bienfaiteur se renseigne sur le lieu où est situé l’orphelinat, le nombre de ses pensionnaires, entre autres informations nécessaires pour une organisation efficace d’une éventuelle visite du site.
La propreté pour prévenir la malaria et d’autres maladies tropicales
Le 21 décembre, une demi-douzaine de jeunes bénévoles, employés au sein d’une holding de la place, ont communié avec les enfants du centre, qui pour la plupart sont des orphelins. Dans les bagages des visiteurs, des denrées alimentaires (huile de palme ; pâtes ; riz ; sel ; farine ; haricot et arachides ; lait ; cube ; biscuit et bonbons). Au même moment, l’Irlandaise d’origine camerounaise, Vicky Garvey, une ressortissante de l’une des deux régions anglophones, est en visite dans le Centre. Contrairement à la plupart d’autres donateurs, Vicky est plus préoccupée par les conditions hygiéniques des habitants de l’orphelinat en proie à des maladies tropicales telles que le paludisme, la typhoïde, entre autres. Des pathologies dues entre autres à l’insalubrité.
L’objectif de ma présence, ici, n’est pas d’acheter juste des sacs de riz ou d’autres choses pour ces enfants du Southern Cameroon, il s’agit de mettre la propreté là où ils vivent. Ce lieu est tellement sale, impropre. Ces dernières années, j’ai toujours approvisionné ce Centre avec du riz. Mais aujourd’hui, samedi, nous avons décidé de mettre la propreté. J’ai engagé des gars pour nettoyer ce lieu. Car, si vous ne le faites pas, ils vont vivre dans un environnement sale et s’exposer aux maladies,
affirme Vicky Garvey.
Selon elle, son action obéit à la logique selon laquelle, il vaut mieux prévenir plutôt que de courir à l’hôpital en quête de la guérison, lorsque s’installe la maladie.
Ayabs, le « père Noël » mexicain
Une autre association à but non lucratif qui a redonné du baume au cœur des orphelins du Centre des déplacés du NOSO, le 21 décembre 2024, c’est African Rising. Une association culturelle et artistique, qui place la danse au cœur de ses activités.
On était déjà dans ce Centre, l’année dernière, dans le cadre du festival international, The Last Popper. On avait alors décidé de faire un don aux démunis de ce Centre,
affirme Junior Boogy, vice-président de l’association African Rising.
Cette année, l’Association a visité le centre en compagnie de son invitée de marque au festival, la Japonaise Ikumi Togawa, qui réside en France. Au cours dudit festival, l’artiste japonaise a animé un atelier sur l’origami. Les orphelins ont bénéficié de son expérience dans cet art qui consiste à fabriquer des objets à base du papier. Les dons effectués par African Rising sont également constitués de produits alimentaires de première nécessité (riz, spaghettis, cageots de tomate), mais aussi des vêtements et des jouets pour enfants.
On a aussi dansé avec les enfants, on leur a montré les petites bases du hip-hop,
précise Junior Boogy.
Le 22 décembre, d’autres groupes se sont succédé pour les mêmes motifs : la remise de dons. Il en est ainsi de la Mission Apostolique de la Restauration (MAR) qui, en marge d’un culte dominical, organisé dans le cadre des activités marquant la clôture de sa convention, a offert aux orphelins de la nourriture, mais aussi des matériels de couchette (lit et matelas), et du tapis.
Ensuite, la fondation Ayabs, une association mexicaine fondée par un Camerounais, a remis aux orphelines et aux orphelins des serviettes hygiéniques, du papier hygiénique et du riz. La représentation camerounaise de l’Ong fondée par notre compatriote Dr Ayaba, était conduite par son président, Raoul Michel Dong et le Secrétaire général Cameroun, Edmond Tchameni. D’autres actions de remise de dons ont été effectuées au cours de la même période par des associations et Ong de générosité.