Avec cinq enfants à sa charge, Angèle Ida Fotsing ne voulait plus de maternité. Pourtant, malgré toutes les précautions prises par la jeune femme âgée de 35 ans, elle n’a pu empêcher une énième grossesse, ainsi que la venue de triplés dans son foyer conjugal. Depuis, le 02 septembre 2024, date de son accouchement, Angèle croupit sous le fardeau imposé par la naissance des trois nouveaux-nés.
Ses bébés et elle-même vivent dans des conditions très précaires. Se nourrir est désormais une gageure pour la mère qui, en outre, doit s’occuper des cinq enfants ayant précédé au monde les deux jumeaux et leur sœur jumelle. Il faut aussi soigner les triplés, leur santé étant très fragile au regard de leur poids à la naissance.
Je les ai accouchés à sept mois. On m’a opérée pour les porter (…) Depuis au moins cinq mois, j’éprouve d’énormes difficultés à continuer à les nourrir,
affirmait en mars 2025, la jeune femme rencontrée par dans un hôpital à Bafoussam, où les triplés étaient sous soins.
Depuis huit mois, Angèle Ida Fotsing survit grâce à l’élan de cœur de quelques âmes sensibles à sa condition. Comme ce compatriote basé en Europe, qui lui a transféré une somme de 50 000 FCFA pour lui permettre de subvenir à ses besoins urgents et élémentaires. Cependant, la lassitude a fini par gagner nombre de ces âmes généreuses.

Une grossesse diagnostiquée comme des myomes
Angèle déclare avoir été prise de court par cette énième maternité. Sa surprise est d’autant plus fondée que pendant cette grossesse, elle continue de voir ses menstrues tous les mois. Rendue au départ dans un centre de santé privé à Bafoussam, elle apprend qu’elle souffre de myomes. C’est au terme d’une concertation avec sa mère que la patiente se rend en consultation dans une clinique appartenant à un Congolais, munie d’une modique somme de 40 000 FCFA. L’échographie révèle une grossesse gémellaire : trois fœtus plutôt que deux.
Mon ventre était tellement énorme et je ne parvenais même plus à marcher. Je ne pouvais non plus effectuer une activité,
soupire la parturiente, contactée le jeudi 08 mai 2025 par Album Social.
Elle avoue n’avoir pas exclu à un moment donné l’option des avortements, avant de se raviser suite aux conseils du médecin congolais, pour qui, cette option pouvait s’avérer fatale, aussi bien pour la mère que pour ses trois rejetons.
La générosité salutaire du médecin congolais
Angèle ne cache pas sa gratitude à l’égard de ce médecin congolais qui a manifesté de l’empathie face à sa détresse, et ne lui a pas exigé le moindre radis, lors de la phase des consultations. Ce, alors même que la note était salée, vu la situation délicate de la femme enceinte.
C’est ce même médecin qui a fait des concessions après la délivrance d’Angèle, en acceptant de réduire la facture à 350 000 FCFA au lieu des 500 000 FCFA initialement arrêtés. Une lourde facture qui s’explique par le fait que les jumeaux et leur sœur sont tous nés par césarienne, nous informe leur mère.
Les bébés étaient en position de sortir par les pieds. Le premier avait son cordon enroulé autour de la tête. Il fallait 500 000 FCFA pour l’opération chirurgicale. Leur père Tagni a négocié,
confie Angèle Ida Fotso.
Jusqu’au moment où s’effectue cette intervention chirurgicale d’urgence, la mère des triplés n’a pas effectué les moindres achats en préparation de la naissance de ses triplés. La layette n’avait pas été anticipée, le père des enfants, un homme de 42 ans, n’ayant aucune activité pour le moment.
Je l’ai laissé à Yaoundé. Il cherche même un travail de motor boy, mais n’y parvient pas ,
déclare l’épouse.
Silence au service social
Ce n’est donc qu’aussitôt retournée à la maison, que la mère des triplés a pu s’offrir quelques vêtements pour ses nouveaux-nés. Angèle Ida Fotsing affirme qu’elle a dû quitter la ville de Yaoundé où elle vivait au quartier Odza, y laissant son époux. La décision lui a été imposée par la grande précarité à laquelle la famille s’est trouvée confrontée après que des malfaiteurs aient dérobé toutes leurs économies.
Le couple vivait grâce à l’élevage de poulets de ferme. Angèle confie s’être rapprochée des services du gouverneur de l’Ouest, où elle a reçu la modique somme de 30 000 FCFA. Le Service social n’a pas donné une suite à sa doléance. La dame dit dépenser chaque jour de l’argent pour se procurer au moins une boîte entière de lait pour ses triplés. C’est sans compter les médicaments qu’ils doivent consommer au quotidien.