C’est une initiative de l’Association Handicap sans visage que préside Flore Tchana (Florida Hantzer), soutenu par le ministère des Affaires sociales. Un Centre de loisirs pour enfants autistes verra bientôt le jour à Minkoameyos, dans l’arrondissement de Yaoundé 7e. Ce projet novateur vise à offrir un espace dédié aux enfants autistes, souvent marginalisés et mal compris dans la société. « Ce centre, le premier du genre dans la région, sera un lieu d’accueil et de soutien pour ces enfants, leur offrant des activités ludiques et éducatives adaptées à leurs besoins spécifiques », a affirmé Flore Tchana.
Avant d’ajouter que « Ce centre de loisirs pour enfants autistes représente un pas significatif vers une société plus inclusive et solidaire, où chaque individu, quel que soit son handicap, a sa place et est respecté. Il incarne l’espoir d’un avenir meilleur pour ces enfants souvent considérés à tort comme les parias de la société. Le Centre comprendra une salle de lecture ; une salle de peinture ; de musique ; une piscine ; un ascenseur… », déclare Flore Tchana.
Bâti sur une superficie de 1000 m², ce Centre viendra impulser une dynamique d’évolution chez les enfants autistes. Le Maire de Yaoundé 7, Augustin Tamba s’est satisfait du choix de sa commune pour la construction de ce Centre. Pour la ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, ce centre contribuera à améliorer la qualité de vie de ces enfants et à changer les mentalités sur l’autisme. En outre, Flore Tchana a salué l’engagement des acteurs impliqués dans ce projet et a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui ont contribué à sa réalisation.
Au Cameroun, près de 3000 enfants naissent autistes chaque année d’après le ministère de la Santé publique. Les caractéristiques de ce trouble du spectre autistique varient d’un individu à l’autre. D’après Simone Thierry Ezeogu, psychologue, il existe deux grands groupes d’autisme. Le type d’Asperger, où le patient n’a pas de problème cognitif. Il est très intelligent, avec une mémoire et un niveau de raisonnement excellent, mais il a juste des difficultés relationnelles.
Et le type Kanner où les fonctions cognitives et les fonctions affectives baissent. Un diagnostic précoce permet néanmoins d’obtenir de meilleurs résultats. « Rares sont les formes d’autisme qui se développent tardivement. Pour la plupart des cas, c’est de la première à la troisième année. Mais, on peut poser le diagnostic entre un et trois mois », explique le psychologue. A trois mois, l’enfant atteint d’autisme a le regard figé, ne sourit pas et détourne le regard. Il a des difficultés à marcher et à parler.
La prise en charge précoce, quoique coûteuse, permet au moins d’avoir un enfant stable. A cet effet, les psychologues recommandent un bon suivi. Mais, ils reconnaissent aussi que le suivi et la disponibilité des spécialistes posent problème. La prise en charge est très coûteuse parce que jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de structure publique qui s’occupe de ces enfants spécifiques.
Les prises en charge vont en moyenne de 750 000 FCFA, pour les moins coûteuses, à 4,5 millions pour les plus coûteuses, soutient un responsable de « Hope for Autism ». Dans les faits, un enfant autiste doit avoir 40 heures de suivi par semaine. L’heure étant fixée à 5000 FCFA, 40 heures reviennent aux parents à 200 000 FCFA par semaine et 800 000 FCFA par mois. On parle là de la moitié du prix classique. Car, une séance de psychothérapie, c’est minimum 10 000 FCFA.