300 000 m3 par jour. C’est la capacité de production d’eau du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs, achevé le 20 avril dernier. Une bonne nouvelle pour les populations de Yaoundé, dont les robinets dans certains quartiers sont de plus en plus secs. Au quartier Etoug-Ebe, par exemple, au lieu-dit Ministre, une zone située à environ 1km du Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées (CNRPH), les habitants ne consomment plus le liquide distribué par la société Camwater (Cameroon Water Utilities) depuis trois ans. Dans la concession de Chelsea Kuwan, les robinets sont asséchés. Le compteur d’eau a pris de la rouille. Un signe qu’il n’a pas servi depuis un certain temps.
Nous avons constamment des problèmes d’eau dans le quartier. Il y a trois ans, les travaux de construction de la route ont endommagé les tuyaux, on a résolu le problème. Puis, un autre problème est survenu, on nous a une fois abandonné. Depuis lors, on se bat comme on peut pour avoir de l’eau,
explique Chelsea Kuwan. La livraison de ce projet apparaît donc une lueur d’espoir pour les populations de ce quartier. Le Projet d’Alimentation en Eau Potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS) intervient donc dans un contexte où la demande d’accès en eau potable est élevée. Au moment de la mise sur pied de ce projet, les besoins de Yaoundé en eau potable étaient estimés à 315 000 m3 par jour. Et, l’usine de traitement d’eau d’Akomnyada, la principale source d’alimentation de la capitale en eau potable, ne produit dans le meilleur des cas, que près de 100 000 m3 par jour. Ce qui crée un déficit de production de l’ordre de 215 000 m3 par jour. Conséquence, des coupures d’eau à répétition dans la ville.
Un déficit de production qui n’est pas l’apanage de la seule ville de Yaoundé, mais de nombreuses autres villes du Cameroun. Et, l’Etat du Cameroun essaie donc de combler ce déficit à travers la mise en œuvre des projets d’assainissement en eau potable sur l’ensemble du pays. Lors de la 31e édition de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2024 dans la région de l’Est, le Directeur général de la Camwater, Blaise Moussa avait déroulé le plan d’action du gouvernement camerounais pour pallier les problèmes d’accès à l’eau potable dans le pays.
Nous allons faciliter les branchements, la disponibilité des compteurs, nous ferons en sorte que l’eau soit toujours disponible dans la tuyauterie, pour qu’elle soit consommée au niveau des ménages. Pour ce faire, des projets sont en cours sur l’ensemble du territoire. A l’Extrême-Nord, nous avons le projet qui part du barrage de Mokolo pour couvrir la zone jusqu’à Mora et Kolofata. Nous travaillons avec le CICR, et tout se passe bien. Actuellement, Maroua est en train de commencer un projet qui va apporter plus de 15 000 m3 supplémentaires par jour,
avait-il déclaré. Malgré les efforts consentis pour garantir l’accès en eau potable aux populations, la question de savoir comment approvisionner les zones qui ne disposent pas encore de réseau de distribution d’eau se pose avec acuité. Et, c’est le cas dans de nombreux quartiers de la ville de Yaoundé, et l’on peut craindre que la disponibilité du PAEPYS n’ait pas d’impact dans ces quartiers-là.