Près de deux personnes sur cinq, soit 37,7%, vivent en dessous du seuil national de pauvreté, estimé à 813 FCFA par personne et par jour, selon les données de l’INS. Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants. Les distorsions liées à la redistribution des richesses, ainsi que les différents chocs endogènes et exogènes liés au conflit russo-ukrainien et les fluctuations des cours mondiaux sont les principaux facteurs qui expliquent cette situation, selon l’INS. Les principaux résultats de cette enquête indiquent une économie résiliente, mais confrontée à une pauvreté persistante et à une vulnérabilité accrue des ménages face aux divers chocs auxquels ils sont exposés.
Sur le plan spatial, la pauvreté est plus répandue en milieu rural où l’incidence est de 56,3%, tandis que le milieu urbain enregistre une incidence beaucoup plus faible, et estimée à 21,6%. Les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Nord, de l’Adamaoua, et l’Est sont les plus pauvres, avec des niveaux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale. Quant aux inégalités de consommation, elles demeurent à un niveau élevé, car les 20% des ménages les plus riches ont une consommation 10 fois supérieure à celle des 20% des ménages les plus pauvres. Suivant l’ancienne approche, l’analyse des tendances de 2014 à 2021 montre une augmentation du taux de pauvreté, qui passe de 37,5% à 38,6% sur cette période, s’écartant ainsi de la cible de 30,8% retenue dans la SND30.
Peut-on lire dans le rapport de l’INS. Par ailleurs, l’INS explique dans son rapport que 20% des ménages les plus riches consomment dix fois plus que 20% des ménages les plus pauvres. La tendance entre 2014-2021 est telle qu’on observe une augmentation du taux de pauvreté, qui passe de 37,5% à 38,6% sur cette période.
8 points d’écart à résorber
En réaction à ces résultats préoccupants, des suggestions sont formulées pour renforcer la mise en œuvre de la SND30, tout en atténuant les chocs (par la réduction de leur risque de survenance ou l’assistance des personnes victimes) susceptibles d’aggraver la pauvreté. L’INS préconise ainsi l’accélération des projets d’infrastructures économiques et des programmes de renforcement des capacités de résilience des populations, afin de soutenir les ménages vulnérables.
On note néanmoins qu’il y a une progression dans l’accès aux installations sanitaires améliorées et non partagées, avec un taux d’accès de la population de 47,7% en 2022 contre 40,4% en 2014. En ce qui concerne l’accès à une source améliorée d’eau de boisson, des progrès encourageants ont été enregistrés. Quatre personnes sur cinq ont désormais accès à une telle source, que ce soit pendant la saison sèche (81,9%) ou la saison des pluies (80,6%), comparativement à 76,7% en 2014. Dans le domaine de l’inclusion financière également,
des avancées significatives ont été réalisées, avec 45,7% de personnes âgées de 15 ans ou plus détenant un compte dans une institution financière, utilisant le mobile money ou disposant d’une carte prépayée en 2022. L’utilisation du service mobile money a particulièrement augmenté, passant de 29,9% en 2017 à 42,7% en 2022 pour l’ensemble de la population âgée de 15 ans ou plus,
souligne l’INS.