Un accident de la circulation a coûté la vie à deux personnes à la vallée Bessengue à Douala, selon le bilan officiel communiqué par l’hôpital Laquintunie, où un blessé a également été admis. Le second blessé a été interné dans une formation hospitalière privée pour y recevoir des soins. Selon le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, qui est descendu sur les lieux, le pronostic vital du blessé admis à l’hôpital Laquintinie n’était pas engagé au moment où nous quittions les lieux.
Il nous a été signalé que des personnes ont été écrasées et, rendu au niveau de l’hôpital Laquintinie, nous avons enregistré deux décès et un malade dont l’état de santé ne porte pas à penser au pire. Donc pour l’instant, nous sommes à ce niveau-là et il nous été signalé que, dans un centre médical non loin du lieu de l’accident, un autre blessé serait de ce côté-là
a déclaré le gouverneur, au terme de sa visite, tour à tour à la morgue, et au pavillon de chirurgie de l’hôpital Laquintinie.
L’accident est survenu, le 8 mai 2024, après qu’un bus de la Société camerounaise des transports urbains (Socatur) a perdu ses freins. Le véhicule frappé de vétusté assurait la ligne 08 reliant Tradex Ndokoti à Cebec Bonabéri, sur l’autre rive du Wouri, dans l’arrondissement de Douala 4ème. Après la perte de ses freins, alors qu’il venait de dépasser le lieu-dit « carrefour Trois morts », l’engin a entamé une course folle. Seulement, au lieu de continuer tout droit en direction du rond-point Deido, le conducteur a réussi à négocier une embardée et à changer l’itinéraire pour s’engager plutôt vers la vallée Bessengue, sur le boulevard de la République.
C’est pendant cette course folle que la voiture a fauché sur son passage plusieurs personnes, piétons et automobilistes inclus. Brandon était assis dans sa boutique à la vallée Bessengue, lorsqu’il a vu le bus descendre à vive allure :
Le bus de la Socatur a perdu ses freins depuis feu rouge Bessengue. Il venait du carrefour Trois morts, et il était en allure. Au lieu d’aller vers le rond-point, et donc vers Bonabéri, il a braqué pour venir vers la vallée Bessengue. Il a fauché des gens, trois bendskinneurs (conducteurs de moto-taxi, ndlr) depuis le feu rouge. Donc, il y a trois corps que j’ai vus
, raconte le jeune homme.
« Cercueils » roulants
Le véhicule roulant s’est finalement immobilisé plus d’un kilomètre plus loin, à moins de 100 mètres du carrefour Bonakouamouang. Au moment où nous quittons les lieux, le moteur du bus était toujours en marche et sa cage située à l’arrière ouverte eu égard aux chocs violents que la voiture a subis. Des débris de ferraille et de vitre jonchent le sol. Le chauffeur n’est pas dans les parages. De l’avis de plusieurs témoins oculaires présents au moment de l’accident, il se serait enfui pour éviter de se faire lyncher par des conducteurs de motos présents en nombre, agglutinés le long du boulevard de la République, sous le regard vigilant de policiers du Groupement mobile d’intervention (GMI) numéro 2, chargés de la répression des émeutes, et des Equipes spéciales d’intervention rapide (Esir).
Une moto broyée est coincée sous l’une des roues avant du bus. Son conducteur est l’une des victimes de l’accident, dont la survenue porte à s’interroger sur le respect des normes de visite technique, mais aussi la qualité du parc automobile de la société des transports urbains. Un parc qui, à l’observation, s’apparente à des « cercueils roulants », selon plusieurs personnes dans la capitale économique camerounaise. Quelques mètres avant le lieu où le bus s’est immobilisé, en contre-haut, une voiture personnelle de couleur grise a son capot littéralement broyé et les vitres aux éclats. Elle a été percutée par le même bus de la Socatur. Le monument Samuel Kondo, au feu rouge Bessengue, a également subi quelques dommages.