Promouvoir la santé bucco-dentaire pour tous en offrant des soins de santé gratuits. C’est le combat quotidien de l’association Sourire au village (SAVI). Son terrain d’action, les zones rurales où l’accès aux soins de santé de qualité n’est pas la chose la mieux partagée. Tous les ans, SAVI organise une grande campagne de sensibilisation et de soins bucco-dentaires gratuits. Depuis sa création, il y a plus de 15 ans, l’organisation en a mené au moins 15 sur l’ensemble du territoire national. La dernière en date, celle conduite dans la ville de Meiganga, chef-lieu du département du Mbéré dans la région de l’Adamaoua. Un déploiement rendu possible grâce à la mobilisation de tous les acteurs de ce projet social.
Après avoir obtenu les autorisations du ministère de la Santé publique, du délégué de la Région dans laquelle, on veut se déployer, on descend sur le terrain pour offrir des soins aux populations cibles. On sensibilise sur les dangers d’une santé buccale mal entretenue. La cavité buccale est le miroir de l’organisme. Il y a des pathologies présentes dans la cavité buccale qui peuvent entraîner des pathologies dans le corps. Ne pas prendre soin de sa cavité buccale, c’est exposer à certaines pathologies liées au cœur par exemple…,
explique le Dr Patrick Okala, secrétaire général adjoint de SAVI.
A ce jour, l’association Sourire au village affiche un bilan positif. Au cours de sa longue lutte pour l’accès des couches défavorisées aux soins de qualité, elle a soigné des milliers de patients. Lors de sa dernière sortie à Meiganga en 2023, SAVI prenait en charge 700 patients par jour.
Lorsque nous sommes allés en campagne à Ngaoundéré, nous avons laissé les malades, puisque nous n’avons pas pu soigner tout le monde. L’année suivante, certains patients qui nous suivaient régulièrement sont partis de Ngaoundéré pour nous rejoindre à Batouri, afin d’avoir accès aux soins offerts. C’était pareil à Ebolowa. Nous avons reçu des patients qui venaient de Yaoundé. C’est dire que SAVI est une initiative qui marche »
argumente le secrétaire général.
Une formation constante
SAVI s’est faite plateforme de promotion de l’excellence. Pour ce faire, elle forme ses membres aux nouvelles techniques en matière de soins dentaires. L’Association compte des membres installés dans les pays occidentaux. Tous les ans, ces derniers apportent leur expertise à leurs collèges sur le territoire camerounais. L’objectif derrière cette initiative est de contribuer à l’amélioration du plateau technique de l’Association.
SAVI propose continuellement des formations aux chirurgiens-dentistes. Lorsque vous sortez des différentes facultés de médecine, il est important de continuer à se former parce qu’un médecin qui arrête de se former n’est plus un médecin. SAVI a ouvert ces formations pour apprendre aux dentistes de nouvelles approches. SAVI compte aussi dans ses rangs des médecins qui vivent à l’étranger. C’est eux les moniteurs de ces formations. Ils nous apportent leur expertise »
indique un membre.
SAVI et ses challenges
Pour mener à bien cette mission sociale, Sourire au village se fait accompagner par des sponsors, des élites, etc.
Les médecins sont les principaux pourvoyeurs de SAVI, parce qu’ils donnent de leur temps bénévolement. A côté, nous cherchons des sponsors en fonction des villes dans lesquelles on mène la campagne. En dehors de cela, monsieur Ebe, le mari de la fondatrice, Catherine Ebe nous apporte toujours son soutien et les ressources nécessaires,
laisse entendre Patrick Okala
Malgré le travail effectué ces dernières années dans la prise en charge gratuite des maladies dentaires, les ambitions de l’Association ne cessent de grandir. Des ambitions entravées par l’accès aux équipements adaptés.
Nous avons souvent fait face au problème d’électricité dans certains sites d’opération. L’année dernière à Meiganga par exemple, les coupures nous ont fait penser à acquérir un groupe électrogène pour parer à de telles éventualités. Nous avons des équipements, mais ils ne suffisent pas toujours. Nous avons besoin de plus de fauteuils, de plus d’unités mobiles, parce que lorsque nous descendons sur le terrain, c’est avec un cabinet dentaire mobile. Parfois, nous faisons également face à un manque de consommables pour soigner les patients. Ce qui nous oblige très souvent à mettre fin aux campagnes,
indique le secrétaire général de l’association.
Les membres de SAVI rencontrés au siège de l’Association sis au lieudit « Province » au quartier Nlongkak à Yaoundé sont à son service depuis au moins 11 ans. Ces derniers se soucient de la relève. Ils invitent des chirurgiens-dentistes à s’inscrire à l’Association à travers l’organisation des journées portes ouvertes.