La situation inquiète déjà les responsables de santé, dans un contexte où l’accès limité à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement complique la maîtrise de la propagation du Choléra. En effet, À la suite de signalements de diarrhées aiguës chez quatre membres d’une même famille, entre le 8 et le 11 novembre 2024, des échantillons ont été prélevés, confirmant deux cas de Choléra (stéréotype 01 Ogawa). En réponse, des équipes d’intervention d’urgence ont été mobilisées pour désinfecter les foyers touchés, isoler les malades et prendre en charge les cas suspects dans des structures adaptées.
Le délégué régional de la Santé publique de l’Extrême-Nord, Dr Hamadou Bava Boubakary, a précisé que le suivi et l’isolement des cas suspects ont permis d’intervenir rapidement et de limiter le risque de propagation immédiate. En parallèle, les autorités ont renforcé les efforts de sensibilisation auprès des communautés locales. Des agents de santé interviennent directement pour rappeler aux résidents les mesures préventives de base : lavage des mains, purification de l’eau et hygiène des aliments. Ces actions visent à réduire la transmission dans une région où les défis d’assainissement constituent un obstacle majeur à la lutte contre les épidémies de maladies hydriques.
Extrême-Nord, une région vulnérable pour le Choléra
La résurgence du Choléra dans l’Extrême-Nord reflète les conditions sanitaires précaires et l’impact des inondations récentes, qui ont contribué à la contamination des sources d’eau. Face à cette réalité, le Centre régional de prévention des épidémies a actualisé son plan d’action d’intervention pour inclure une réponse à la montée des cas de Choléra et augmenter les actions de prévention dans les zones exposées. Une enquête est actuellement en cours pour déterminer les causes exactes de cette flambée, notamment en retraçant l’origine des premiers cas identifiés dans le but de prévenir de nouvelles infections.
Pour rappel, à l’échelle nationale, le Choléra continue de représenter une menace sanitaire importante pour le Cameroun. Le pays a enregistré plusieurs épidémies localisées, principalement concentrées dans les régions de l’Extrême-Nord, du Littoral et du Sud-Ouest. Au total, plus de 500 cas ont été signalés cette année, selon les données de santé publique. Les autorités rappellent l’importance de renforcer les infrastructures d’assainissement et de garantir un accès accru à des sources d’eau potable sécurisées pour protéger les populations des zones les plus vulnérables, qui restent particulièrement exposées à cette maladie.