Le constat est fait par l’UNICEF, les filles au Cameroun font face à de nombreux défis, tels que la discrimination de genre, les mariages précoces, la vulnérabilité au VIH et les violences basées sur le genre. Et, le Mouvement des Filles qui vient d’être lancé, vise à créer un environnement où chaque fille peut s’épanouir, libre de toute discrimination et violence, et atteindre son plein potentiel grâce à des initiatives comme des consultations, des programmes de mentorat et des hackathons d’innovation.
Selon l’UNICEF, une fille sur dix est mariée avant l’âge de 15 ans, ce qui les expose à des risques de grossesse précoce, de décrochage scolaire et de violences domestiques. De plus, les adolescentes sont particulièrement vulnérables au VIH, avec un taux d’infection neuf fois plus élevé que celui des garçons. Les complications maternelles sont également une cause majeure de mortalité chez les filles âgées de 15 à 19 ans. En outre, les filles au Cameroun sont souvent victimes de violences basées sur le genre, avec des taux alarmants de violences physiques et sexuelles. Près de 8% des filles âgées de 15 à 19 ans sont victimes de violences sexuelles.
Les défis nutritionnels sont également préoccupants, avec environ 40% des adolescentes souffrant d’anémie, ce qui affecte leur santé et leur capacité d’apprentissage. Les tabous culturels entourant la gestion de l’hygiène menstruelle limitent l’accès des filles aux produits d’hygiène et à l’information adéquate, entraînant un taux élevé d’absentéisme scolaire. En termes de droits et de participation économique, les filles et les femmes au Cameroun font face à des taux élevés de sous-emploi (79,2%) et de travail informel (71,6% dans le secteur agricole).
Le lancement de ce mouvement, explique-t-on, représente donc une opportunité unique pour transformer les vies des adolescentes et renforcer leur rôle dans la société. En investissant dans leur éducation, leur santé et leur bien-être, le Mouvement des Filles au Cameroun aspire à créer un avenir où chaque fille peut contribuer activement à sa communauté et réaliser ses rêves. Et, Lidia, 16 ans, membre du Adolescent Girl Advisory Board (AGAB), estime fort à propos qu’
Être adolescente au Cameroun signifie faire face à d’innombrables difficultés, mais grâce au Mouvement des Filles, nous aurons des plateformes pour exprimer nos voix et réaliser nos rêves. Je suis déterminée à ne jamais abandonner mes rêves ».
Pour Nadine Perrault, Représentante de l’UNICEF au Cameroun.
Investir dans les adolescentes est essentiel pour construire un avenir prospère et équitable. Le Mouvement des Filles au Cameroun est une initiative prometteuse qui permettra aux filles de devenir des agents de changement positif dans leurs communautés. Aujourd’hui, nous lançons un appel fort, un appel collectif : il est temps d’agir, de bâtir, et d’imaginer un avenir pensé par les filles, pour les filles,
a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, indique que
Le succès de ce mouvement repose sur la collaboration avec divers partenaires pour construire un soutien large aux droits des filles. Nous sommes déterminés à créer un environnement où chaque fille peut s’épanouir et atteindre son plein potentiel. Ensemble, nous pouvons changer le cours des choses,
a-t-elle précisé.
Cette initiative, informe-t-on, est une plateforme pour les jeunes filles de partager leurs visions et aspirations, et pour les partenaires de réitérer leur engagement envers la promotion des droits des filles.