Condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis, Éric Bekobe avait bénéficié d’une peine jugée scandaleusement légère par l’opinion publique.
La vague d’indignation avait été immédiate : le mot-clé #JusticePourDianeYangwo s’était propagé sur les réseaux sociaux, mobilisant anonymes, militants et associations féministes. L’affaire a été réexaminée en appel. Le verdict rendu ce mercredi 15 Octobre 2025 à Douala vient corriger ce que beaucoup qualifiaient d’« erreur judiciaire », restaurant la confiance dans l’appareil judiciaire. Éric Bekobe absent à l’audience, un mandat d’arrêt a été immédiatement émis contre l’accusé, désormais sous le coup d’une condamnation ferme.
Le drame d’une vie brisée
Le 18 novembre 2023, au domicile conjugal du couple à Nylon Ndogpassi, la vie de Diane s’est brutalement arrêtée. L’enseignante de langue anglaise au Lycée bilingue du quartier avait succombé à des violences physiques graves, provoquant une hémorragie interne abdominale. Son mari, Éric Bekobe, avait reconnu les faits lors de son procès du 1er avril 2025 devant le Tribunal de grande instance du Wouri.
Un symbole pour toutes les victimes
Au-delà du drame personnel, l’affaire Diane Yangwo est devenue le symbole d’une lutte nationale contre les violences conjugales. Pour Linda Foning, militante de la Coalition Camerounaise pour les Droits des Femmes (CCDF) :
ce n’est pas seulement une victoire judiciaire, c’est une victoire pour toutes les femmes qui subissent en silence.
Pour la seule année 2024, 76 féminicides, dont 24 crimes conjugaux, ont été recensés par les organisations de défense des droits des femmes. Un phénomène en hausse, souvent banalisé, que les activistes espèrent voir reculer grâce à des décisions fortes comme celle rendue à Douala.
