C’est la chefferie du village Melombo, dans l’arrondissement de Bipindi, département de l’Océan, région du Sud, qui a servi de cadre pour la réception de l’hôte du jour. Il s’agissait de Jindal Naveen, le président directeur général du groupe Jindal qui foulait pour la première fois le sol camerounais. L’investisseur indien venait s’imprégner de l’état d’avancement des activités du projet de fer porté par Cameroon Mining Action (Camina SA), en cours dans l’arrondissement de Bipindi. Tout comme il était également question d’établir des contacts avec les autorités camerounaises, en vue d’une collaboration fructueuse, orientée vers le long terme entre les deux parties.
Dans cette volonté de séduction affichée l’investisseur indien, les populations riveraines du site du projet, occupent une place de choix. Elles qui sont directement impactées par la mise en œuvre du projet. Surtout que les projets miniers ont toujours des impacts non négligeables sur la vie des populations et leur environnement. Et justement, la visite de courtoisie de Melombo s’inscrivait dans ce cadre. Il était question de toucher du doigt les réalités du terrain et de recueillir les doléances des populations.
L’aménagement des routes, principale doléance des populations
Et justement en termes de doléances, que ce soit le colonel Ba’ana qui a parlé au nom des populations lors de cette visite, ou alors le chef du village de Melombo, Sa Majesté Owona Essomba, ou alors le maire de Bipindi, tous ont insisté sur l’urgence d’améliorer l’état, jusque-là déplorable des routes autour du site du projet. Dans ce qu’on pourrait appeler mémorandum des populations remis par le chef du village à Jindal, on y recense dans le court terme des doléances l’amélioration de la route
Belombo-Bipindi qui est presque coupée actuellement. Par conséquent, nos femmes ont du mal à évacuer leurs productions aggravant ainsi leur niveau de pauvreté. Nous avons soulevé le problème de renforcement de notre centrale solaire qui fonctionne de 10h à 19h30 au plus tard, elle ne fonctionne plus. Car l’accumulation de l’énergie n’est pas assez forte. Nous avons également soulevé le problème de communication, car nous sommes complètement enclavés du point de vue des TIC. Toutes ces doléances sont émises pendant la phase d’exploration. Nous savons qu’à l’exploitation, ils bitumeront la route Melombo-Bipindi et même Melombo-Lolodorf, en fonction des revenus que pourrait générer cette exploitation,
explique Sa Majesté Owona Essomba.
Des doléances qui visiblement ne sont pas tombées dans les oreilles de sourd, puisqu’en réaction Jindal qui lui-même a emprunté l’un de ces axes routiers et en apprécier l’état a promis dans l’urgence, améliorer sa circulabilité. Bref, il promettra mettre tout en œuvre pour améliorer les conditions de vie des populations riveraines du site minier.
L’urgence pour les populations de s’organiser
Pour le chef du village de Melombo, tout comme les autorités administratives de la zone du projet, les populations doivent s’organiser pour mieux tirer projet des retombées du projet minier.
Les retombées vont concerner toutes les populations organisées. Le code minier aux articles 191 et 196 parle des différents fonds qui doivent être mis en place. Parmi lesquels, le fonds de développement communautaire local. À présent, les textes d’application vont définir les modalités d’application. Mais, il faut que les communautés sachent que ce n’est pas de l’argent qu’on va distribuer. C’est un argent dont ils ne pourront bénéficier qu’à travers des projets. Donc, si la population n’est pas bien organisée pour présenter des projets bancables, elle ne va pas bénéficier de ces retombées. Or, si elle a des projets bien montés, bancables, on sait qu’on pourra en bénéficier. J’insiste sur cet aspect pour préciser que le tout n’est pas de faire recruter nos enfants à mine. Car nous savons bien que le travail dans la mine ne doit pas dépasser 10 années. Pourtant, il y a plusieurs projets qui vont donner des outils nécessaires à nos jeunes, nos femmes, pour devenir des entrepreneurs, pour créer des richesses ; ce qui contribuera sans doute au développement de nos localités. Donc, non seulement tous les 4 villages, mais aussi, les populations environnantes doivent pouvoir s’organiser pour en arriver là,
explique Sa Majesté Owona Essomba.
Un appel visiblement compris par les populations du village Mimbamela qui, la veille de la visite de Jindal, avaient déjà mis en place un comité de développement avec à sa tête, le célèbre journaliste Joseph Emmanuel Ba’ana, élite du coin.